WHITE
Loin de l’image froide et hostile associée à la haute montagne, la série White pose un regard bienveillant, empreint de douceur, presque amoureux, sur cet environnement encore sauvage et d’une grande beauté. Cette approche s’oppose au défi de l’ascension, au sensationnel.
Choisir une posture contemplative et attentive qui seule permet de capter la surface sensible du paysage, cet épiderme qui mue avec le temps, les saisons, les intempéries, l’empreinte de l’homme.
Blancheur éternelle des cimes, ponctuation d’une végétation rare, brisures et plissures des glaciers menaçants, esthétisme d’un paysage silencieux, longtemps puissant et aujourd’hui fragile.
A mesure que l’on s’élève le vivant se raréfie, demeurent les reliefs pétrifiés à l’encre de chine dans un monochrome stylisé. L’eau qui s’écoule se mue en glace bleutée, elle s’étire et se déchire comme un corps à l’étroit dans sa peau. La neige tombe comme un baume, couvre les plaies, dessine des courbes sur les arêtes anguleuses.
Douceur et douleur se mêlent ici dans le cycle infini de la mort et de la renaissance de ce monde de roche et de glace.